Iels ne rentrent pas bien dans les cases. Quand on leur met des limites, iels ne peuvent s’empêcher de les transgresser. Quand on leur conseille ceci ou cela, iels n’ont qu’une envie, un besoin : désobéir. L’exposition « Mauvaises Filles » met en lumière cinq auteurices qui contribuent à bousculer les normes et les conventions. Iels sont né·e·s entre 1967 et 1997 et incarnent une émancipation plurielle, par leurs récits ou leur démarche artistique.
Avec une ambition graphique affirmée depuis son premier album paru en 2007, Karine Bernadou met au centre de ses récits des personnages féminins mus par leurs pulsions de vie et de mort, dans un style allant de l’humoristique au mystique. De son trait satirique qui n’épargne personne – y compris elle-même –, Florence Dupré-Latour dépeint une multitude de relations humaines et la part de cruauté qui nous habite dans une quinzaine d’albums marquants parus depuis 2006. Outre des bandes dessinées documentaires et des contes érotiques et poétiques, l’autrichienne Ulli Lust se réapproprie les chocs émotionnels subis et infligés durant sa jeunesse dans deux albums intenses parus en France en 2010 et 2017. C’est par la fiction et une mise en couleur au feutre très reconnaissable que Chloé Wary choisit de s’exprimer, au travers de récits mettant en scène la sororité de femmes qui s’émancipent en pratiquant des activités réservées aux hommes, comme la conduite automobile et le football. De son trait à la plume dans son premier album émouvant Genderflou paru en 2022, Tamos nous livre des tranches de sa vie de jeune artiste non-binaire, entre affirmation politique et doutes existentiels, entre solitude et relations avec ses proches.
Se revendiquer « mauvaises filles », c’est se réapproprier le stigmate, faire fi des injonctions, s’amuser d’un jugement qui ne devrait plus avoir de sens. À travers son exposition participative et les nombreuses surprises qu’il vous réserve, le collectif féminin et intergénérationnel des Mauvaises Filles espère bien vous secouer et vous inspirer !